Les Plans de Gestion Piscicole
Comment gérer rationnellement un aussi vaste domaine piscicole que celui de la Corrèze ?
Conformément à ses missions, la Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique, en collaboration avec les AAPPMA, associations de terrain, a développé un Plan Départemental de Protection des milieux Aquatiques et de Gestion piscicole, le fameux PDPG.
ARTICLE L 433-3 du Code de l’Environnement :
« L’exercice d’un droit de pêche emporte obligation de gestion des ressources piscicoles.
Celle-ci comporte l’établissement d’un plan de gestion. »
A partir d'un diagnostic, basé sur l’analyse des perturbations et l’état du peuplement piscicole qui en constitue la première phase, le plan propose un programme d'actions de restauration des milieux sur cinq ans. A l'issue de cette période une évaluation et un nouveau diagnostic sont effectués et un nouveau programme d'actions sur cinq ans est élaboré. Et ainsi de suite dans une logique d'amélioration continue.
Le premier plan a couvert la période 2006-2010, le deuxième 2011-2015 et le troisième qui est en cours depuis le 1er janvier 2016.
Quelles perturbations sur le département de la Corrèze ?
21 perturbations ont été recensées comme limitant les densités de poissons sur les cours d’eau et les plans d’eau Corréziens. Les perturbations recensées les plus fréquents sont :
En recoupant les données de perturbations et l’état du peuplement piscicole analysé par pêche électrique, on peut identifier les zones du département où la population piscicole est conforme (elle accomplit la totalité de son cycle vital), perturbée (elle accomplit une partie de ce cycle) ou dégradée (la population ne peut survivre).
Sur le département, seuls 7 % des cours d’eau sont conformes :
Un diagnostic ? Mais pour quoi faire ?
Sur 80% du département les programmes d'actions laissent espérer une reconquête d'une bonne partie des pertes de fonctionnalités. Ils viendront s'ajouter aux efforts importants faits par les communautés de communes en matière d'entretien de nos cours d'eau. Par contre, il nous reste 20% du territoire, fortement perturbés, voire même franchement dégradés, où les efforts, s'ils sont nécessaires, n'apporteraient que peu de modifications quant à la qualité des populations salmonicoles.
Des choix sont à faire (car derrière toute action il y a un coût) et il faut donc privilégier les interventions où l'énergie déployée sera la plus bénéfique possible au milieu.
Sur tous ces secteurs, où la reconquête est le but à atteindre, la règle est d'aller le plus rapidement possible vers une gestion patrimoniale. C'est-à-dire une gestion où la restauration du milieu ne s'accompagne d'aucun déversement de poissons.
Des actions concrètes au service des milieux aquatiques
Près de 150 chantiers ont été menés depuis 2005 par les collectivités piscicoles pour restaurer les milieux aquatiques. Plusieurs thématiques sont touchées :
Toutes ces actions ont permis sur la période 2011-2015 de restaurer près de 20 000 m² de cours d’eau, de reconnecter plus de 60 km de petits ruisseaux, d’apporter près de 1200 tonnes de graviers favorables à la reproduction de la truite.
Par ailleurs des contacts sont établis avec les acteurs de la ruralité pour trouver, ensemble, des solutions, là où cela fait mal au milieu aquatique. Le monde agricole et forestier semblent très ouverts à cette démarche. Sur la période 2011-2015, près de 300 propriétaires riverains ont été contactés et/ou sensibilisés
Continuité écologique
Restauration de la continuité écologique sur le ruisseau du Chadon, un affluent de la Montane
Amélioration de la reproduction de l'espèce repère
Apport de graviers en aval du barrage des Bariousses sur la Vézère à Treignac
Restauration de l'habitat piscicole
Apport de blocs dans La Vézère à Bugeat
Aménagement pour l'abreuvement du bétail
Créations de descentes aménagées pour le bétail sur le ruisseau de Feyt à Feyt et sur la Vienne à Peyrelevade
Diminution de l'impact des résineux
Suppression des résineux en berge et restauration de l’habitat piscicole sur le Chamboux à Peyrelevade
Restauration de la végétation rivulaire
Restauration de la végétation rivulaire sur le ruisseau de Feyt à Feyt
Des budgets importants investis
Sur la période 2010-2015, près de 1 000 000€ ont été investis avec des financements des Agences de l'Eau, du Conseil Départemental, de l’Europe, du Conseil Régional, d’IBD, d’EDF, de la Fédération Nationale pour la Pêche en France (FNPF) et bien sûr des AAPPMA et de la Fédération